Jusqu'à présent, on nous parlait des prêts "toxiques", ou montages complexes spéculatifs adossés à des emprunts à taux variable pour décrier les vicissitudes d'un capitalisme financier sauvage, en lorgnant vers la situation outre-Atlantique. On apprend maintenant qu'en France les organismes bancaires partenaires des collectivités locales ont également proposé à nos communes, départements et régions des produits à taux variable, indexés sur la valeur de certaines devises ou matières premières (baril de brut par exemple). L'avantage pour nos collectivités publiques était de bénéficier de conditions financières très avantageuses, bien plus avantageuses que les emprunts classiques.
Le problème est que la situation des marchés a changé, et qu'une position favorable sur un marché à terme peut se révéler défavorable quelques semaines plus tard.
En tant que citoyen, nous devons disposer de toute l'information nécessaire sur la nature et les conditions financières des emprunts souscrits par les collectivités locales : les emprunts d'aujourd'hui sont les impôts locaux de demain...voire d'après-demain! La presse (Libération du 28 oct 2008) rapporte ainsi que la ville de Saint-Etienne dont la dette est répartie en 75 emprunts est dans la plus grande incertitude quant aux sommes à rembourser dans l'avenir : en effet, 62% de ses emprunts sont des montages financiers à taux variable, qui pour l'instant se sont avérés intéressants pour les finances de la ville. Mais qu'en sera-t-il dans 5 ou 10 ans?
Profitons des débats budgétaires qui s'annoncent en cette fin d'année pour demander tous les éclaircissements utiles et exercer notre vigilance de citoyen-contribuable!